mercredi 24 septembre 2008

L'CORNEMUSEUX

Vous qui m’écoutez,

méfiez-vous si quelqu’un vous demande

de souffler dans la musette



"-Ah, Dis Papa , joues-moi z’en .. De la cornemuse !!!"

Ne pouvant refuser à son fils un tel plaisir, Michel vite, se changea et en un tournemain devint SERGEANT PIPER ; il alla quérir son instrument que d’autre appellent aussi : biniou bras, biniou koz, veuze, cabrette, musette, bagpipe, uillean pipe, doedelzack, gaita..., Il enfila sa tenue de bagpiper.

Pour rien au monde il n’aurait voulu le décevoir, quelques entrechats pour s’échauffer, Il allait pouvoir sonner « Scotland the Brave ». De tous temps les cornemuseux avaient le don de ravir les enfants. Ce pouvoir magique, Michel le connaissait, Il allait faire défiler dans l’imagination de l’enfant les Highlanders vêtus de leurs kilts en tartan .

Pour satisfaire l’enfant Michel s’entraînait de plus en plus sortant son instrument à la moindre occasion. Il pratiquait même en cachette Il s’identifia à son personnage et devint SERGEANT PIPER MAJOR Michael DUHOO.






S’il ravissait l’enfant, il inquiétait son entourage . un calvitie naissante ornait maintenant ses tempes. et le phénomène allait s’accentuant. Y avait-il une relation entre la pratique de l’instrument et la chute des cheveux ?



"-J’ai peur pour sa santé, il commence à perdre ses cheveux"
Cette musique avait le don magique dans l’histoire celte de pétrifier les ennemis .on l’a encore vu lors du Débarquement allié à Pégasus Bridge ; Les Teutons se sont enfuis en criant « Chauve qui peut ! » Michel ne se doutait pas du danger qu'il encourait quelques raideurs par ci , quelques raideurs par là, vite négociées .mais le mal allait empirant…
Rien n’y faisait Michel défilait maintenant soir et matin dans toutes les pièces de la maison, il s’époumonait à un tel point que des bulles sortaient de l’instrument, des blanches des rouges des jaunes des vertes et des pas mûres, Il s’adonnait même en cachette à la bombarde un autre plaisir solitaire celte. Il ne quittait plus son kilt .Que faire pour éteindre cette passion dévorante ? Evelyne vivait dans l’inquiétude, allaient-ils à un mariage , une communion, un enterrement la hantise de le voir sortir son instrument était là, Vêtu de son seul kilt il sortait sa musette qu’il gonflait pour en extraire ce son qui procurait son plaisir

Ce fut une période difficile pour tous mais le mal était-il incurable ?
Un soir il alla consulter un sage de retour d’un voyage sur les hauts plateaux tibétains .
Nul ne sait ce qui se passa entre les deux hommes

" Il faut cesser de toucher à ton instrument !!!"dut-il lui dire.


Il suivit le conseil avisé .

C’est vrai, nous avons retrouvé notre Michel d’antan.






Dans la vitrine du meuble du salon trône une statuette ; serait –ce l’effigie du Sergeant Major Piper Michael, procurée par le Mage pour conjurer le sort ?

"-J'ai failli y laisser mes cheveux" avoua-t-il lorsqu'il se sentit hors de danger.
Son fils lui fit une promesse. "J’ai promis à papa de ne plus lui demander de jouer de la cornemuse"
Cependant, Brunehilde, dans la légende qui inspira Wagner, la fille préférée du dieu Wotan, le maître tout-puissant est une audacieuse guerrière, à l'intelligence acérée a quelque chose de magique. On ne sait trop à quel génie l'attribuer. Elle, Elle n'a rien promisAlors qui l’emportera, la promesse d’Enrick
ou les réserves de Brunehilde ?
Michel nous l’a avoué entre hommes ; Ce sont ses nuits qui sont peuplées de sonneries. Parfois en rêve, surtout au petit matin, il défile au pas cadencé, la flûte à anche dressée, la poche gonflée, les bourdons ronflants sonnant « The Flowers of Edimburgh» pour Evelyne.

Ah que la vie est belle pour les Cornemuseux!!!

JG

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