Malgré tout celà, la vie de la petite commune se poursuit, on organise même une petite fête pour la fête des Mères . Monsieur Viel, délégué des familles nombreuses a été le promoteur de cette réunion, secondé par Melle Joly, institutrice. Des invitations ont été lancées à toutes les familles de la commune , même chez ceux qui n'ont pas d'enfants. La salle de classe a été décorée par Melle Joly aidée des enfants, ces derniers ont présenté des chants et des récitations appropriés.

Cependant les demandes de chevaux et de voitures pour la compagnie cantonnée dans le village , deviennent de plus en plus nombreuses . Les habitants portent des réclamations au maire pour être dispensés de ces corvées . Ils doivent chaque jour porter "la soupe" à la mer (Forteresse de St Martin puis à la Grand Dune et aussi à Brévands)
Leurs réclamations resteront vaines et ils doivent continuer à effectuer les transports
Il arrive parfois que pendant la nuit des ordres de branlebas de combat soient donnés C'est l'alerte générale ! Toute la compagie doit partir faire l'exercice à la mer; Ils ne rentrent que vers les sept heures du matin; ces manoeuvres qui effraient au début les habitants deviennent pour eux des habitudes et les rapports ,par la force des choses ,deviennent moins distants .
L'officier Daniel, par exemple, n'hésite pas à raconter certaines coutumes de son pays . En voici une: Le jour de l'Ascencion est en Allemagne le jour de la Fête des Pères . Ce jour là,tous les papas se réunissent en unlieu déterminé et forment un cortège, accordéons en tête. Le plus souvent ils partent faire une promenade dans la Forêt de Thuringe et rentrent le soir après avoir pris un bon repas et avoir bien bu.
Les obligations, les réquisitions, cependant, continuent, ce sont les soucis majeurs des habitants
Jusqu'au dernier jour de la présence de cette compagnie(6 juillet 1943), ils doivent prêter leurs services à l'occupant. Lors du départ de la compagnie plusieurs charrettes doivent porter les bagages des soldats à Carentan. Avant son départ l'officier Daniel ainsi que d'autres officiers achètent beaucoup d'oeufs et de beurre . Ils chargent un soldat parlant français de leur faire des emplettes mais les habitants de Boutteville refusent de vendre leurs produitset le commissionnaire doit se rendre à Hiesvilleoù on lui vend le beurre 200 francs le Kilogramme et les oeufs 6 F pièce . Certains officiers payent jusqu'à 12 F l'oeuf . La plupart des officiers prennent des photographies de la commune avant de partir. C'est alors quatre mois de répit pour les habitants du petit village.
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