A partir du 1er décembre on entend de très fortes escadrilles de bombardement puis fréquemment de chutes de bombes. Cela doit se passer dans la région cherbourgeoise et ses environs.
Le début des raids de bombardements coïncide avec l’arrivée d’un nouveau Lieutenant : Walter Lid, originaire de Bremen ; il arrive avec une voiture contenant ses bagages et un très grand portrait d’Hitler.
Quelques jours après son arrivée dans le village, un soldat arrive avec une couronne d’où émergent quatre grosses pommes de pin. Les habitants pensent qu’un soldat est décédé. Mais non, cette couronne est offerte à l’officier pour être suspendue à la fenêtre de sa chambre et le 24 décembre il y mettra de petites bougies.
Sous son allure rude et intimidante, ce lieutenant est bon toutefois pour ses hommes : il fait suspendre l’exercice du samedi et du dimanche.
C’est l’hiver avec tous ses problèmes les logeurs ne doivent pas le bois pour loger les soldats et les officiers. Des équipes de soldats vont à tour de rôle se procurer du bois dans les champs. De nouvelles réquisitions son opérées ; des chevaux ; il faut les conduire à la Haye du Puits ce qui nécessite un voyage de deux jours ; Une autre réquisition inquiète les habitants des communes respectives du canton de Ste Mère Eglise ; C’est celle des bovins ; La petite commune doit fournir 47 vaches ; la réquisition des chevaux qui devait se faire à Haye du Puits a finalement lieu à Ste Mère Eglise, ce qui rassure les habitants. Deux juments sont seulement prises, elles sont payées l’une 51000 l’autre 41000 francs (soit 10366 et 8333€ de 2009)
A ces réquisitions s’ajoute l’interdiction de circuler des voitures automobiles ; seules les personnes devant obligatoirement circuler obtiennent des autorisations.
(Autorisation de circuler délivrée au maire de Boutteville)
Malgré tous ces ennuis la vie continue ; chacun fête Noël comme il peut.
Les allemands eux aussi organisent une petite fête. Ils se réunissent (toute la compagnie) dans une baraque jusqu’à minuit ; Dans la chambre de M. Dorey, occupée par l’officier Walter Lid six camarades sont venus fêter avec lui Noël. Après avoir chanté, mangé des gâteaux, bu du vin, ils se séparent vers minuit sans être ivres. C’est pour eux l’occasion de varier l’ordinaire de chaque jour qui n’a rien d’alléchant : souvent une mauvaise soupe et un peu de viande. De même la compagnie fête la saint Sylvestre mais le réveillon est troublé par un bombardement. Des soldats tirent des coups de fusil.
Pendant la première semaine de janvier, les soldats ne font pas d’exercice, certains ont pour principale occupation de casser du bois pour le chauffage. L’un de ces soldats travaille dans le cellier du maire à faire une poupée pour la petite fille de l’officier Lid ; Il fabrique ce jouet avec des morceaux d’armoires apportés pour les jeunes du service du travail en février 1943. Certains de ces meubles ont été utilisés comme bois de chauffage par la Compagnie.
De l’avis des habitants cette Compagnie se plaît bien à Boutteville parce que les hommes trouvent chacun leur litre de lait dans les fermes, il leur est vendu 7.00 francs et même 7francs 50 (entre 1.40 et 1.50 €) le litre chez certains fermiers. Cependant la Compagnie doit quitter Boutteville pour Sainte Marie du Mont.
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