lundi 8 janvier 2018

Nostradamus n'avait rien vu





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La saison 2016/2017  m'a beaucoup plu


NOSTRADAMUS N'AVAIT RIEN VU

(Préface de "CHARLIE HEBDO" En marche ou crève)


S' il fallait résumer cette saison politique 2016-2017, cela tiendrait en un mot : surprise. Ou plutôt : n'importe quoi. Rien ne s'est passé comme prévu. Rappelez-vous, en septembre 2016, on en était encore à prédire un duel Hollande-Sarkozy ou Hollande-Juppé à la présidentielle, avec Marine Le Pen comme variable d'ajustement pour le second tour.
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On estimait que la seule inconnue, c'était le sens dans lequel allait se produire le nouveau 21-avril : à l'endroit ou à l'envers ? Bon, étant donné la popularité de François Hollande, le 21 avril à l'endroit tenait quand même la corde... Et puis, au fil des semaines, tout s'est doucement délité...
Il y a eu le bouquin de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, «Un président ne devrait pas dire ça... », et ses petites phrases « off » devenues « on » qui ont achevé de plomber Hollande.
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 Il y a eu la primaire de droite, avec les coups de billard à trois bandes des électeurs de gauche qui sont allés voter Juppé pour faire barrage à Sarkozy..., et qui a finalement abouti à la désignation de François Fillon comme candidat de la réforme (rires). 

Il y a eu la primaire du Parti socialiste — pardon, de « la belle alliance populaire » —, qui a offert à Benoît Hamon son quart d'heure de célébrité et sa revanche sur Manuel Valls. Il y a eu les révélations sur les petits arrangements en famille du clan Fillon, qui ont stoppé en plein élan la marche triomphale de la vieille droite chabrolienne. Il y a eu l'épopée insoumise, entre péniche et hologrammes, de Jean-Luc Mélenchon, en orbite autour de son nombril et des guerres picrocholines du PS.
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 Il y a eu l'ascension spectaculaire du gendre idéal Emmanuel Macron et de sa start-up En Marche !, qui faisait ricaner les commentateurs quelques mois plus tôt. Il  y a eu Marine Le Pen, Résultat de recherche d'images pour "Marine Le Pen caricature"
qui a déçu tout le monde, ses fans comme ses ennemis, en ne livrant pas la prestation télévisée attendue face au candidat de Bruxelles et de la finance.
Finalement, au bout de cette campagne qui a rendu chèvre tous les pronostiqueurs, Macron s'est retrouvé sur le trône de Jupiter, à la tête d'une majorité de députés bleubites énamourés et de transfuges de droite, de gauche et de nulle part ralliés à son panache de winner. Mélenchon n'est pas passé loin du second tour — ce qui l'a rendu encore plus mal embouché que d'habitude —, Hamon a obtenu un score encore inférieur à celui qu'aurait sans doute obtenu Hollande s'il s'était représenté, et Bayrou, qui pensait avoir enfin achevé sa traversée du désert, s'est aperçu qu'il s'était simplement arrêté à l'oasis pour une pause pipi... La droite est en lambeaux, les socialistes ont mis le parti à l'encan, les « insoumis » rêvent de franchiser toutes les boutiques de la gauche radicale, le FN ne sait plus à quel bras tendu se vouer et la « société civile » CSP ++ ( les cadres supérieurs et les professions libérales)est devenue le premier parti de France.
Le plus drôle, c'est qu'il est arrivé à peu près la même déconvenue aux Anglais, qui, après la victoire surprise du Brexit, se retrouvent à devoir quitter l'Union européenne sans l'avoir vraiment voulu, avec sur les bras une Première ministre qui accumule les gaffes. Quant aux Américains, eux aussi victimes d'un accident électoral dont ils ont beaucoup de mal à rigoler, malgré le ridicule de la situation, les voilà dirigés par un milliardaire excentrique qui a été livré sans surmoi et sans QI, alors qu'ils s'attendaient à élire pratiquement dans un fauteuil la première présidente des États-Unis. Pour se consoler, ils peuvent toujours se dire que les mauvaises surprises politiques sont terminées - franchement, on ne voit pas ce qui pourrait leur arriver de pire... D'autant que, contrairement à l'idée reçue, Trump n'est pas imprévisible. Quoi qu'il fasse ou dise, on peut être certain que ce sera une ânerie. La seule inconnue le concernant, c'est l'endroit du globe qu'il choisira pour déclencher la prochaine guerre mondiale. À moins que les élus de son propre camp ne se cotisent pour le faire assassiner par la CIA...
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L'année 2017 aura donc vu, de chaque côté de l'Atlantique, l'arrivée au pouvoir de deux ovnis politiques, Macron et Trump, que les analystes peinent à décrypter. L'un parce qu'il est trop flou, l'autre parce qu'il est trop clair. Heureusement, il y a les valeurs sûres, sur lesquelles on peut compter pour exercer ses talents d'oracle en toute confiance. Ceux qui ne nous surprendront jamais.
Résultat de recherche d'images pour "Erdogan" Erdogan, qui, lui, contrairement aux bras cassés qui avaient tenté de le renverser par la force en juillet 2016, n'a pas raté son putsch, poursuit les purges et transforme tranquillement l'ex-Turquie laïque en dictature islamique. Les djihadistes, maladroits ou aguerris, qui de Bruxelles à Londres, en passant par Manchester et, toujours, Paris, continuent à semer la mort, la terreur et leur idéologie religieuse totalitaire. Les économistes de tous pays, qui nous vantent en permanence les vertus de la croissance et de la flexibilité, tandis que les chômeurs étouffent sur les trottoirs des mégapoles surpolluées et qu'il ne restera bientôt plus assez de banquise pour rafraîchir ne serait-ce qu'une bouteille de rosé. Résultat de recherche d'images pour "Hanouna"

Hanouna, dont la bêtise crasse touche presque au sublime. Certains policiers, jamais en manque d'imagination pour ranger leur matraque. Le vieux monde, enfin, qui, contrairement à ce que prétend Macron, n'a pas été balayé et continue de tourner de traviole et de nous faire marrer. Car nous sommes d'incorrigibles optimistes persuadés que l'explication de l'insondable mystère de l'univers se cache forcément derrière un grand éclat de rire.
Gérard Biard


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