mardi 5 juin 2018

Le silence des oiseaux : la nature en péril


ClaudeMahler 


Le silence des oiseaux : la nature en péril
      Les hirondelles ne feront plus le printemps : alors que faut il faire pour lutter contre le déséquilibre de la nature qui s’installe chaque jour un peu plus ?
Claude Malher, grand chasseur devant l'éternel crie sa révolte et fustige l'injustice des choix  à court terme actuels .



Photo MG
  
  Nos instances ne semblent pas en prendre conscience pourtant il suffit d’être tous les jours sur le terrain et d’observer, de faire l’analyse et de tirer les conclusions.
     Autrefois nous avions un pays de bocage avec plein de petites doubles-haies, des parcelles avec des talus. On comptait alors dix agriculteurs par commune, toute la nature y trouvait son compte. On pouvait encore observer la diversité des écosystèmes, des espèces.
Troglodyte mignon



     Maintenant, les agriculteurs qui ont le couteau sous la gorge, sont obligés, pour faire vivre leurs exploitations de recourir à des moyens  néfastes : On ne compte souvent plus qu’une seule grande ferme par commune, le troupeau est en stabulation, les engins agricoles sont de plus en plus performants. Notre bocage ressemble de plus en plus à la Beauce ; traitements insecticides, pesticides, engrais, ensilage d’herbe, maïs et granulés pour nourrir tout le troupeau, le déséquilibre est devenu permanent : plus d’insectes pour nourrir les oiseaux, plus de vers ni de taupes ni de mulots pour aérer la terre, les sols sont souvent tassés, par les engins, ce qui ne permet pas à l’eau de s’infiltrer : on constate à chaque averse des ruissellements dus au remembrement, aux surfaces cimentées ou goudronnées tout cela s’ajoute et provoque parfois des inondations.
    Nos observations ont montré une baisse très importante du nombre des bouvreuils, des chardonnerets, des huppes, des moineaux ; il ne reste que les prédateurs ; corbeaux, pics, geais, buses, goélands qu’il faut ajouter aux renards, fouines, chats errants, blaireaux, rats et qui finissent d’anéantir ce qui reste, sans oublier les aigrettes et cormorans, prédateurs de nos poissons.
     La Fédération départementale des chasseurs de la Manche investira 200 000 € par an pendant six ans pour l’opération de réintroduction du faisan. 155 communes adhèrent à la convention, 50 faisans et 100 poules ont été introduits pour Genêts  Aucune couvée n’a été recensée ! De même pour les oies cendrées 50 reproducteurs : pas un seul petit ! C’est la première année qu’un tel déséquilibre se manifeste.
   On peut citer un exemple de prédation : du printemps à l’automne un couple de corneilles détruit, toutes espèces confondues cinquante nids. Un autre : On dénombre 11 millions de chats errants en France d’où une destruction de 60 millions de passereaux : une campagne de stérilisation ne s’impose-t-elle pas ?
    On dénombre une centaine de phoques dans la Baie du Mont : ce sont 500 kg de poissons qu’ils engloutissent et en fins connaisseurs, ils savent choisir entre mulet et saumon.

     La lutte contre le ragondin doit être coordonnée, collective, constante et durable pour une efficacité maximale. C’est pourquoi un engagement fort des collectivités doit se traduire par un soutien aux piégeurs, piégeurs qui sont les seuls à pouvoir exercer une régulation soutenue de cette espèce invasive à croissance exponentielle. J’en ai, pour ma part capturé 1000 à ce jour.
        Pour les zones humides nous avons signé la convention de Ramsar (Iran) Elle engage les Etats membres à la conservation et à l’utilisation durable de leurs milieux humides, et la réhabilitation de l'image des marais cependant, certains organismes ont pour but de fermer et transformer ces milieux par des roselières propres à sauver une à deux espèces de passereaux au détriment d’une quinzaine ou d’une vingtaine d’autres en créant de véritables refuges à nuisibles
    Pour sauvegarder notre écosystème et notre biodiversité ma devise est simple: « Il y a trop, on régule !Il n’y a pas assez ,on protège ! » Pour cela prenons exemple sur le Canada où tout est géré.
    N’oublions pas le lot des maladies : myxomatose, VHD qui contamine le lièvre, gale du renard, L’échinococcose alvéolaire transmissible à l’homme (1 cas mortel dans la Manche),la leptospirose (Un triathlète âgé de 44 ans est décédé mi-mai 2018 de la leptospirose, surnommée "maladie des rats".) La tuberculose du blaireau, la grippe aviaire, la peste porcine : beaucoup de ces épizooties sont dues à la surpopulation de certaines espèces qui n’ont pas de prédateurs.

      On a trop souvent opposé le monde urbain au monde rural : les médias les ont fait se heurter, ce doit être un temps révolu : Ne serait-ce pas mieux de travailler ensemble ?
    N’oublions pas qu’une espèce animale ou de plante disparaît toutes les 20 minutes Il faut donner la priorité, en somme, au long terme sur le profit immédiat. Le temps est compté. « Deux ou trois décennies au maximum », assurent les scientifiques. Il en va de la survie de la biodiversité et du bien-être de l’humanité.


Aucun commentaire:

Archives du blog